Dans le cadre de son plan d'optimisation de la production d'énergie, des processus de transformation des produits et de la réponse de l'Union à la pandémie de COVID-19, la société SODIPORC a bénéficié de fonds du Fonds Européens pour le Développement Régional (FEDER).

Le patron de Maître Cochon, un amoureux du bon goût

Patron de la marque « Maître Cochon », le charentais Emmanuel Geoffroy est un homme qui s’appuie sur ses points faibles pour avancer. 

PILIER DE CONVIVIALITÉ

Patron de la marque « Maître Cochon », le charentais Emmanuel Geoffroy est un homme qui s’appuie sur ses points faibles pour avancer. « On me dit que j’inspire confiance ». Quand on lui demande de se décrire physiquement, Emmanuel Geoffroy a le sens de la formule. « Mais je suis un ancien pilier de rugby donc vous voyez bien. Je ne suis pas aussi large que haut mais je suis costaud, je tiens à table quoi ». Bien qu’a 43 ans, il concède avoir pris « quelques rondeurs », il s’estime toujours « solide ». Ce qu’il était déjà gamin. Entre Angoulême, Bègles et même la Nouvelle-Zélande, Emmanuel joue à fond la carte du ballon oval. « En 1999, je suis parti 5 mois en Nouvelle-Zélande. À l’origine, c’était pour améliorer mon anglais mais je passais plus de temps sur les terrains de rugby que dans les salles de classe ». Là-bas, Emmanuel sort de son cocon, il se « met humainement au pied du mur ». « Je ne connaissais personne, et même si j’ai été super bien accueilli, je ne pouvais compter que sur moi. Alors soit je m’ouvrais un peu et j’allais vers les autres, soit je m’isolais et je m’enfermais. J’ai décidé d’assumer ma décision et de vivre les choses pleinement ». La Nouvelle-Zélande le pousse à développer ses points faibles, une leçon enseignée par son père : « Les points forts, c’est ce qui fait qu’on existe, c’est notre personnalité. Ce qui fait qu’on avance, c’est surtout notre capacité à faire évoluer ce qui ne va pas ».

Le rugby comme opportunité

Alors, qu’est-ce qui ne va pas chez Emmanuel ? À priori pas grand-chose. Ses parents, Françoise et Bernard, tiennent depuis 1986, les reines de l’entreprise Sodiporc. « Moi après mon Bac ES, je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas que ça soit trop facile et passer pour le fils à papa. De toute façon mes parents ne m’obligeaient en rien. Mon père disait même : “si vous voulez rentrer dans l’entreprise, allez faire des conneries ailleurs avant“ ». Pourtant, Sodiporc n’est jamais bien loin. « Je n’étais pas salarié mais j’étais acteur. À Bègles, il m’arrivait de vendre du jambon sur la place ou de réaliser des animations commerciales dans les grandes surfaces. Ça m’amusait ». Mais pas assez. En sortant du lycée, Emmanuel se lance dans des études pour devenir expert-comptable, sans grande conviction cependant. C’est le rugby, qui va lui offrir l’opportunité d’y voir plus clair. Le club de Bordeaux-Bègles, où il évolue, lui propose de se lancer dans un BTS aménagé sur un an. « Le but c’était que j’obtienne un diplôme Bac +2 afin de pouvoir intégrer une école de commerce ». Et ça marche. Dans la foulée de son BTS, Emmanuel intègre l’INSEEC, à Bordeaux. Le marketing et la vente l’attire tout particulièrement alors à la fin de ses études, il file à Auchan, où il restera trois ans. « C’était dans la grande distribution, mais ce sont finalement des métiers assez humains. C’est là-bas que j’ai appris à manager une équipe, à davantage aller vers les autres ».

Le magicien du cochon

Ces trois années chez Auchan sont aussi celles d’une révélation : « Je me suis rendu compte de la chance que j’avais d’avoir une entreprise familiale ». Emmanuel, fort de ses « conneries » faites ailleurs intègre donc Sodiporc SAS en 2003. « J’ai commencé en tant que responsable qualité. Il a fallu que je me mette un grand coup de pied au derrière mais ça a été bénéfique. Ça m’a permis de mieux connaître l’entreprise et de mieux l’analyser ». Maître Cochon est la marque commerciale de la société Sodiporc. Créée en 1996 pour développer l’entreprise, elle avait pour but, entre autres, de créer et de vendre ses propres produits. « Quand je suis arrivé, il y avait tout à faire, précise Emmanuel. Mais il y a tellement de choses à faire que je continue de le dire encore aujourd’hui ». C’est une autre société familiale, SA Geoffroy, qui fournit la marque en cochon. Elle est gérée par Cédric, le frère d’Emmanuel qui le qualifie « d’hyper sensible à la condition animale et à son respect ». Le « magicien du cochon », comme il se qualifie lui-même, est aussi père de deux enfants. Arthur et Elliot ont respectivement 17 et 14 ans et un intérêt différent pour le métier de leur père. « Arthur vient travailler pendant les vacances. Ça lui plait, mais il aimerait devenir kiné. Eliott par contre est très intéressé par la découpe. Il a déjà son équipement et il vient travailler avec moi. Ça ne lui fait pas peur de devoir être à l’atelier à 5h. Il est même réveillé avant moi, de peur que je ne l’oublie ». La relève semble être déjà assurée mais Emmanuel a encore du plaisir à prendre à faire son métier. « On n’est pas parfait et on essaye constamment de faire mieux mais je suis content de ce que je fais. On vend des produits qui se dégustent autour d’un barbecue, d’un apéro. Ce sont des moments conviviaux et ça me parle. On ne se connait pas mais si je vous envoie un peu de pâté, il y aura une petite part de moi avec vous autour de la table. Je veux garder cette ambition et cet état d’esprit parce que mes produits me correspondent ».

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